

PENDULE « A L’ÉLÉPHANT »
par Jacques CAFFIERI
ÉPOQUE : XVIIIe siècle, vers 1752
DIMENSIONS : hauteur 90 cm largeur 48 cm profondeur 34 cm
PROVENANCE :
- Collection du duc de Vivonne ;
- Collection des comtes de Mortemart, puis par descendance.
MARQUES :
- Bronze signé par Jacques CAFFIERI (1678-1755)
- Mouvement signé Pierre LEROY (1687-1762/ à Paris (et ressorts datés 1752).
DESCRIPTION :
Pendule à tambour en bronze ciselé et doré, à décor de fleurs et motifs rocailles, le cadran émaillé signé Pierre Le Roy à Paris. Elle est surmontée d’un singe habillé à l’orientale et tenant une ombrelle. Elle est soutenue par un éléphant en bronze peint polychrome reposant sur une base rocaille signée à gauche Caffieri fecit.
Le socle, bordé par une frise de feuilles stylisées et une frise de rais de cœurs, est muni de grilles à motif de fleurs et croisillons, encadrées de pilastres à chutes enrubannées. Il se termine par une plinthe en bois noirci. Il contient un mouvement à peigne à trois mélodies du XIXe siècle.
EXEMPLAIRES SIMILAIRES :
Ce modèle de pendule à l’éléphant, très différent des pendules produites par Saint-Germain dans les mêmes années, est très rare. Il en existe trois autres exemplaires sur lesquels l’éléphant est en bronze patiné :
- Une pendule au Victoria & Albert Museum, Londres, collection Jones, signée par Caffieri, en bronze patiné et doré (reproduite dans Vergoldete Bronzen, Munich, 1986, vol.I, p. 124, fig. 286) ;
- Une pendule, collection Guy de Rothschild à l’hôtel Lambert, en bronze patiné et doré, mouvement signé Lenoir (reproduite dans Belles demeures de Paris, Hachette, 1977, p. 74) ;
- Une pendule reproduite dans Connaissance des Arts (avril 1958, p. 99).
Ce modèle existait avant 1747 puisqu’il est décrit dans l’inventaire du stock de Caffieri, effectué lors de son association avec son fils en 1747 :
« Plus les modèles d’une pendule à l’éléphant dont les quatre pieds posés sur une terrasse. Il porte sur son dos, au moyen d’une house, une bonte de pendule, la coquille de ladite bonte sert de modèles pour le devant et le derrière, sur ladite bonte il s’y met un singe, le tout est en cuivre, or [hormis] l’éléphant qui est en cire ».
On retrouve une pendule achevée de ce modèle dans l’inventaire après décès de Caffieri en 1755, prisée la somme importante de 400 L :
« n°0145. Une bonte de pendule, ilipant dori d’or moulu, prisi 400 L ».
En l’absence du poinçon au C couronné (1745-1749), on peut dater cette pendule vers 1750-1755.
PIERRE II LEROY (1687-1762), horloger : Il est reçu maître horloger en 1721.
JACQUES CAFFIERI (1678-1755), sculpteur, fondeur et ciseleur du Roi :
Jacques Caffieri est le plus célèbre des bronziers ayant travaillé pour Louis XV.
Il est certainement l’auteur de ses propres modèles. On ne peut qu’admirer dans ses œuvres l’ampleur des formes et la sûreté des méandres, même en apparence les plus fous. Sa technique et la beauté de ses dorures, la virtuosité de ses rocailles et de ses fleurs, le désignent comme l’un des premiers et probablement le premier de son temps. Son répertoire décoratif est très varié : faune, flore, enfants, genre ou mythologie, motifs abstraits.
Il est mentionné dans les comptes des Bâtiments du Roi (de 1736 à sa mort en 1755) tantôt comme sculpteur fondeur, tantôt comme doreur ciseleur. Les sommes versées y sont indiquées ainsi que les demeures pour lesquelles furent exécutés les travaux en question : Fontainebleau, Versailles, Marly, Choisy. Quoiqu’on ignore le détail de ses œuvres, on peut présumer qu’elles étaient importantes et nombreuses puisque, pour la seule année 1746, Caffieri émarge sur le budget royal pour 26 000 livres.
Outre les différentes institutions royales (les Bâtiments du Roi, le Garde-Meuble et les Menus Plaisirs), sa clientèle est constituée de personnages de la Cour comme la reine Marie Leczinska, la Duchesse de Parme Madame Louise-Elizabeth ou encore Madame de Pompadour.
BIBLIOGRAPHIE :
- P. Verlet, Les Bronzes dorés français du XVIIIème siècle, Paris, 1999
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